Historique des pharmacies de Chablis et de leurs anciens propriétaires

Historique des pharmacies de Chablis et de leurs anciens propriétaires

Historique des pharmacies de Chablis et de leurs anciens propriétaires

Le bâtiment de l’actuelle pharmacie « Fleurs de Vigne » :

1837 : Louis CUNAULT, marchand poêlier originaire de Noyers était propriétaire de deux   bâtiments contigus à l’angle de la rue Auxerroise et donnant sur la place du Marché. Il s’était marié à Chablis le 31 janvier 1816 avec Marie Flore GUILLEMINOT, fille d’un peintre vitrier.

1857 : Louis CUNAULT n’est plus propriétaire des deux bâtiments. Il conserve la partie de droite (à l’angle de l’actuel restaurant), la partie de gauche (l’actuelle officine) étant la propriété de M. Louis GAUTHERIN.

La pharmacie de M. Louis GAUHERIN :

Louis Frédéric GAUTHERIN  né le 8 février 1812 à Chablis était fils de Louis GAUTHERIN, arpenteur géomètre à Chablis et de Marie Elisabeth MIGNARD. Pharmacien à Chablis, il s’était marié le 9 septembre 1839 à Poilly-sur-Serein avec Véronique Clémentine HOPPENEAU, fille de Pierre HOPPENEAU, commissionnaire en vins et maire de Poilly. C’est sans doute vers cette date qu’une pharmacie était installée à cet endroit, place du Marché à Chablis. Louis Frédéric GAUTHERIN, ex pharmacien est décédé à Chablis le 8 décembre 1884 à l’âge de 72 ans. Son  fils Jules Félix né à Poilly sur Serein le 12 mai 1850, village d’origine de sa mère, n’a pas suivi la voie de son père, car on le voit banquier à Villeneuve-sur-Yonne en 1884.

On retrouve ensuite un autre pharmacien à Chablis M. SCAGLIOLA marié à Virginie MADINIER qui exerçait en 1885 âgé de 29 ans. Etait-il installé à cet emplacement ? Avait-il racheté l’officine à M. GAUTHERIN ?

Il y avait déjà deux pharmacies à Chablis avant la dernière guerre : 

 Il y avait deux pharmacies à Chablis avant la seconde guerre mondiale : La première était celle de M. BARBIER dont l’officine se trouvait dans le pâté de maisons détruites lors du bombardement de Chablis du 15 juin 1940 (rue des cordonniers). M. Jacques MORAND et son épouse avaient racheté cette pharmacie à M. BARBIER un an et demi avant sa destruction. M. VERAX était préparateur et son épouse travaillait aussi dans la pharmacie avec Mme MORAND.

L’autre pharmacie appartenait à M. Charles FRESNAIS, marié à Marguerite GIRAUDIN  et se trouvait à l’emplacement  de l’actuelle pharmacie « Fleurs de Vigne ». Miraculeusement elle ne fut pas détruite par le bombardement. M. FRESNAIS aidé par quelques chablisiens dont son voisin, le dentiste M. Augustin MOREAU (bâtiment de l’actuel Crédit Agricole) donnèrent les premiers soins aux nombreux blessés tombés sous les bombes sur la place du marché le 15 juin 1940 à 11 h 15 mn. Le dentiste Augustin MOREAU racontera que « les volets arrachés de la pharmacie serviront de civières pour transporter les blessés… toute l’officine est défoncée et un ruisseau de médicaments coule dans la rue… la  maison du nouveau pharmacien MORAND n’est plus qu’un brasier ».

FRESNAIS est resté pharmacien à Chablis pendant de très nombreuses années. Il était déjà installé à Chablis en 1902 et c’est peut-être lui qui racheta l’officine de M. SCAGLIOLA.

Un autre pharmacien, M. LENOBLE tenait une officine à Chablis en 1909.

Après le bombardement, M. MORAND installa provisoirement sa nouvelle  pharmacie dans la ville (?) en attendant que M. FRESNAIS lui cède son officine vers les années 1947-48.

J. Michel DUPRE acheta l’officine à M. MORAND en ….et la revendit en… à Mr. D. Guyon et Gaëlle MICHAUT/MARTIN.                                                                                                                                                                                                                                                        

Pendant plus de 35 ans, il n’y eu plus  qu’une seule pharmacie à Chablis :

Il n’y avait plus qu’une seule pharmacie à Chablis de 1948 à 1985, date à laquelle la commune de Chablis vendit les bâtiments de l’ancienne gendarmerie situés dans le Faubourg Saint-Pierre à Mrs Jean COINTRE et J.P. DROIN. M DROIN céda immédiatement une partie de son acquisition à un jeune pharmacien cherchant un local pour sa première installation : M. MORIER. Ce dernier céda son  officine à Mme BROQUET-DUQUESNE après moins de dix années d’exploitation  sous le nom de « Pharmacie des Clos ».  

Anciens apothicaires de Chablis :

  •  Antoine MOREAU en 1616
  •  Nicolas RIVIERE en 1657
  •  Jean BUILLAT en 1660
  •  Pierre LEMAISTRE en 1661

Jean-Paul Droin

Les rues de Chablis (ville)

Les rues de Chablis (ville)

Leurs origines :

En usage dès le XIe siècle, c’était déjà le nom donné à une voie bordée de maisons.

La  toute première mention de rues dans Chablis date de 1198. On la trouve dans un vidimus (copie d’une charte) concernant un accord conclu entre le seigneur de Chablis (le chapitre Saint-Martin de Tours) et l’abbaye de Pontigny. Il est y est précisé : Les moines de Pontigny auront « la libre jouissance de leur bâtiment situé dans le faubourg de Chablis qui est au-dessous (ce qui signifiait alors entre) de trois voyes. » Au fil des siècles,  on retrouve ces trois voies ou rues  « proches et au-devant du prieuré Saint-Cosme ». Ces trois rues sont  actuellement la rue du Puits, (anciennement rue du Saulce, où se trouvait un grand arbre : un saule) la rue  Jeanne d’Arc (anciennement de Saint-Côme) et la rue de Chichée. Ces trois rues entouraient autrefois l’enclos et les bâtiments possédés par l’abbaye de Pontigny (le premier « Petit Pontigny »- le médiéval-  vendu en 1791 comme bien national à un ancien moine connaissant bien les lieux : Simon Depaquit, le dernier procureur de Pontigny.

Les premiers noms de rues sont cités au XVe s. :

On les trouve dans un registre terrier datant de 1429, conservé aux archives départementales de l’Yonne relatant les dîmes dues au prévôt, connu sous le nom de  « livre rouge de la prévôté » (à cause de sa couverture en cuir rouge). On y retrouve quelques noms de rues :

  • rue de la Porte Auxerroise (dans doute l’actuelle rue Auxerroise).
  • rue Dame Sainte (non localisée), l’autre de nom de la Vierge Marie, mère de Jésus.
  • rue du  Val de Colleau  (Vau de Coureau), sans doute une rue du faubourg Saint-Pierre, en direction de Courgis, le lieu-dit existe encore.  
  • rue Bouchard (non localisée).
  • rue de la Courge (une longue rue, sans doute l’actuelle rue Jules Rathier, se prolongeant rue de Chichée). 
  • rue Saint-Espain (aujourd’hui rue du Chevalier de la Barre).

Un peu plus tard on retrouve les rues suivantes nommées dans différents anciens documents :

  • la Grand Rue tenant aux Places (sans doute  l’actuelle rue Paul Bert, anciennement appelée rue du conduit à cause de ses égouts drainant les eaux usées en direction du pâtis).
  • la rue des Bouchers (devenue ensuite la rue des Vieilles Boucheries).
  • la rue des Orfèvres (sans doute dans le faubourg Saint-Pierre où il existe encore une rue des Argentiers).
  • la rue du Chateault (sic)  qui s’appellera rue des Ecoles, puis maintenant rue Louis Bro voir

Quelques anciennes rues ne sont pas localisées : La rue Bérault, la rue Levesque, la rue à la Forot, la rue des Augustins et la ruelle Borre.

Les rues et ruelles disparues suite au bombardement du 15 juin 1940 :

Le centre historique de Chablis a été en partie détruit par les bombes et l’incendie qui s’ensuivit ;  plusieurs rues et ruelles disparurent en totalité ou en partie et leur tracé modifié lors de la reconstruction du quartier : les rues de la Halle, du Marché, des Deux Ponts, Saint Laurent, la ruelle Pilotelle, le passage Molière sont mentionnés sur d’anciens plans en  1829, 1837 et 1859.

Trois rues ont été supprimées lors de la création de la Place Saint-Martin en 1967 : Les  rues de l’Est, de l’Ouest et la rue de l’Echelle.

Comme de nos jours, en fonction de nouvelles constructions en périphérie des habitations existantes, les chemins se transformèrent en rues, principalement au Faubourg Saint-Pierre.

 

De nombreuses des rues changèrent  de nom en fonction des décisions de  différentes municipalités, principalement suite à la Révolution. Dans les années 1830, puis  pendant la Commune en 1870 où les municipalités étaient anticléricales avec un apogée en  1905 lors de la séparation des Eglises et de l’Etat. Il était alors de bon ton d’abolir tout signe de royauté ou de  religion : La rue Saint-Vincent deviendra  la rue Marat ; tout à  côté la rue Saint-Laurent s’appellera la rue Rampont-Léchin, la rue Saint-Espain deviendra la rue du Chevalier de la Barre. A noter que la rue Marat, sous l’impulsion de la Confrérie des Piliers Chablisiens   sera à nouveau rebaptisée en rue Saint-Vincent en  1984 ! C’est la rue la plus courte  la Ville  (25 mètres) !

La rue Royale deviendra la rue Victor Hugo, la rue du Donjon rue Jules Philippe, la rue du Cloître deviendra Etienne Dolet, puis la rue Etienne Dolet sera amputée d’une partie au bénéfice de la rue Molleveaux.

La rue Laborde deviendra l’avenue de la Gare suite à construction du « Tacot » desservant la vallée du Serein, maintenant, c’est l’avenue de la République.

La rue des Pressoirs deviendra la rue  Monthyon, la petite rue Saint-Martin rue Abbé Duchâtel.

Dans le Faubourg Saint-Pierre, la rue de derrière les murs deviendra la rue de l’Hôpital, la grande rue de Reugny en Benjamin Constant.

La Grande rue du Faubourg Saint-Pierre fera la rue Jules Rathier et la Petite rue du Faubourg Saint-Pierre, la rue Abel Hovelacque ; la rue du tilleul fera la rue Emile Zola.

Plusieurs chemins, pratiquement vierges de toutes constructions, sont devenus des rues : Le chemin autour de la Ville allant à l’origine de la ruelle de l’Hôpital à la vallée de Vaucharmes fera la rue de Montmain. Le chemin du Moulin du Faubourg deviendra la rue de Reugny. Le chemin de la Planchotte deviendra une rue.

Deux boulevards, crées à l’extérieur des anciens fossés encerclant  la ville basse ont  changé de nom : Le boulevard Foy en boulevard Tacussel, le boulevard Jean-Jacques Rousseau en boulevard de Ferrières, seul le boulevard Lamarque a conservé son nom.

Dans le quartier de la Maladière, la chaussée Saint-Sébastien, nom donné en référence à la chapelle de la maladrerie située au bas de la côte des Clos  s’appellera rue du Faubourg de la Maladière puis Avenue d’Oberwesel.

L’ancienne rue des tanneries, s’appellera un temps rue de l’Orme, c’est aujourd’hui l’avenue Jean-Jaurès. L’impasse de l’Orme s’y trouve à l’entrée.

Les places ayant changé de nom : la place Napoléon en place de la République, la place de la Mission en place Lafayette, la place du Tilleul (autrefois du Tillet) puis place de la Révolution  en place du Général Gras, la place du Marché en Place Charles De Gaulle, la Place Saint-Martin en Place du Regain.

A l’emplacement d’anciennes maisons détruites lors du bombardement a été créée la Place Emile Lamotte.

Certains quais ont laissé leurs noms : la rue de l’Isle en quai de Reugny, le quai de l’Isle en Quai Voltaire, le chemin des saints Mirau (ou des Sept Miraux ?) un temps quai Paul Louis Courrier est devenue une rue.

Deux ruelles ont changé de nom : dans le faubourg Saint-Pierre la ruelle Pic-Chamon s’appelle maintenant la rue Pinson. Une courte rue reliant  autrefois le haut de la rue du Tilleul à celui de la rue derrière les murs s’appelait la ruelle des Boisseaux et dans la ville basse, la ruelle Monthyon est devenue la ruelle à Feu.

Deux impasses dans leurs rues respectives  ont  été privatisées : l’impasse Auxerroise et l’impasse de la Tour du Roi.

La longue rue Saint-Côme, coupée transversalement par la rue du  Panonceau est devenue à l’Est  la rue Jeanne d’Arc et à l’Ouest la rue Jean Lerouge.

La rue des cordonniers a été raccourcie au niveau de la rue des fossés et prolongée en rue Porte Noël.

Sur les 89 rues, boulevards, places, quais, ruelles, impasses, chemins, avenues, cours recensées en 1859  7 ont été supprimés et 26 ont changé de noms.

A partir des années 1950, avec la construction de lotissements en périphérie de la ville, apparaissent dans chacun d’eux des noms de rues à thème : allée des Roses, allée des Lilas… ou rue des Lys, de Beugnon…         

Si certains noms font référence gens connus de tous : Zola, Voltaire, Lafayette, Pasteur… d’autres ne sont pas connus (Chevalier de la Barre, Paul Courrier, Abel Hovelacque, Marcelin Berthelot…) D’autres rues portent le nom de chablisiens connus des plus anciens (Emile Lamotte, abbé Duchâtel, Louis Bro…) ou moins connus (Jules Folliot, Molleveaux, Jules Philippe,  Tacussel…) mais qui étaient tous ces personnages ?

Cela fera l’objet d’un article dans votre prochain numéro de Chablis-Infos.

Jean-Paul DROIN