Boulevard Lamarque

Long boulevard situé entre le rond point de la rue Auxerroise et le croisement de la rue des Moulins, le rue Laffitte et l’avenue des Enfants de Chablis.

Jean Maximilien Lamarque

Jean Maximilien Lamarque est né le 22 juillet 1770 à Saint-Sever dans les Landes et il est mort à Paris le 1er juin 1832. C’est un officier général français, grand soldat, qui a fait toute sa carrière dans les armées de la Révolution et de l’Empire, en particulier les guerres de Vendée et d’Espagne.

La jeunesse de Jean Maximilien Lamarque se déroule dans une famille aisée, son père était avocat au parlement, procureur du roi au sénéchal de Saint-Sever. Il fait d’excellentes études au collège des Jacobins de la ville. Son père, Pierre-Joseph Lamarque est élu du tiers état aux états généraux de 1789, il prête le Serment du Jeu de paume puis fait partie de l’Assemblée nationale constituante. Dés 1790, Jean Maximilien, âgé de 19 ans rejoint son père à Paris pour parfaire ses études en suivant les cours de Chaptal, La Harpe et Chamfort.

Il se mêle fiévreusement à la vie politique de la capitale et s’engage en 1792 comme simple soldat.

De 1792 à 1804, il se met en valeur par son courage et ses qualités dans de nombreux faits d’armes et participe à de multiples batailles. Il se couvre de gloire le 3 décembre 1800 à la bataille de Hohenlinden à 30 km de Munich. Les troupes du général Moreau écrasent les forces autrichiennes et bavaroises commandées par l’Archiduc Jean-Baptiste d’Autriche. A la demande du général Moreau il reçoit les épaulettes de général de brigade des mains de Bonaparte.

Jean Maximilien Lamarque participe ensuite aux campagnes de l’Armée impériale, se distinguant en particulier à Austerlitz. Il suit ensuite le maréchal Masséna et Joseph Bonaparte en Italie puis ensuite en Italie du nord et en Autriche ou il contribue encore à sa réputation.

Il est promu à la dignité de grand-officier de la Légion d’honneur en juillet 1809 et  il est nommé baron de l’Empire en juin 1810. En 1812, il participe avec sa division à la victoire d’Altafulla en Espagne.

Lors de la première Restauration (1814-1815), le général Lamarque se rallie, sans enthousiasme aux Bourbons mais fasciné par l’Empereur il le suit durant les Cent-jours. Proscrit sous la seconde Restauration (1815-1830) il ne rejoint la France qu’à la suite de l’ordonnance royale d’octobre 1830. En récompense de ses services passés et peut être aussi de son opposition au pouvoir de la Restauration, Louis-Philippe, nouveau roi des Français, l’élève en 1830 à la dignité de grand croix de la Légion d’honneur.

Dans la dernière partie de sa vie, il fut écrivain et député libéral des Landes. Il est mort à la suite de son infection liée à la deuxième pandémie de choléra asiatique qui touche l’Europe entre les années 1829 et 1852.

Le nom de Lamarque est gravé sous l’Arc de triomphe de l’Etoile, pilier ouest, 35e et 36e colonnes.

La Ville de Saint-Sever consacre bien entendu une rue au nom de Jean Maximilien Lamarque ou une statue du général a été également érigée en 1896.

Rue Ernest Renan

Rue du vieux Chablis située entre la place Saint Martin et la rue des Moulins.

Ernest Renan

Ernest Renan né le 27 février 1823 à Tréguier dans le département des Côtes d’Armor et mort à Paris le 2 octobre 1892 est un écrivain, philologue (spécialiste de l’étude historique, grammaticale, linguistique, etc. des textes), philosophe et historien français.

Ernest Renan naît  dans une famille de pêcheurs d’une certaine aisance. Son père, capitaine d’un petit navire et républicain convaincu, a épousé une fille de commerçants royalistes de la ville voisine de Lannion. Sa mère n’est qu’à moitié bretonne, ses ancêtres venant du sud- ouest. Renan confessera qu’en sa propre nature, le Breton et le Gascon ne cessent de se heurter ainsi que les croyances politiques de son père et de sa mère.  

Il est instruit au petit séminaire de sa ville natale, c’est un élève docile, patient, appliqué et soigneux selon ses maitres. Il reçoit une solide éducation en mathématique et en latin.

Il rejoint ensuite à Paris en 1838 le séminaire de Saint Nicolas du Chardonnet qu’il quittera en 1840 pour poursuivre ses études de philosophie au séminaire d’Issy-les-Moulineaux pour y étudier la philosophie et la lecture des penseurs allemands. Enfin l’étude de la philologie sémitique lui montra que la Bible ne pouvait être un livre inspiré, et, les preuves historiques s’ajoutant aux preuves philosophiques, il abandonna définitivement son projet de se consacrer à la prêtrise (1845).

Il substitua naturellement au prestige de l’Eglise celui du savoir officiel représenté pour lui par le Collège de France et l’Institut où il conquiert ses grades universitaires. Il restera toujours fidèle à son programme juvénile de 1948 qu’il réalisera grâce à l’appui de sa sœur Henriette (qui sera toujours très importante dans sa vie) « Poursuivre à tout prix mon développement intellectuel. Je ne vis que par là : sentir et penser. »

L’œuvre de Renan est immense. Qu’il traite d’histoire, de morale ou de philosophie, de critique littéraire ou religieuse, qu’il médite sur la politique ou sur la reforme de l’enseignement, qu’il adopte la forme d’essai, de lettre, de drame, ce sont toujours les mêmes traits qu’il révèle : négation du surnaturel ; confiance en la Nature dont les lois n’ont jamais subi d’infraction ; affirmation de la primauté de l’esprit et du progrès de la raison, foi en l’homme.

L’amitié qui unira Ernest Renan et Marcellin Berthelot s’étalera sur plus d’un demi-siècle.

Ernest Renan a été élu le 13 juin 1878 à l’Académie française au fauteuil 29 en remplacement de Claude Bernard. Il y fut reçu le 3 avril 1879 par Alfred Mézières.

Il est grand officier de la Légion d’honneur.

Aussi n’est-il pas excessif de dire que l’œuvre de Renan résume à elle seule, par ses défauts comme par ses qualités, le XIXe siècle français. Les échos de son œuvre se prolongent jusqu’à aujourd’hui avec notamment la conférence « Qu’est ce une nation ? » prononcée à la Sorbonne en 1882 et publiée en 1887.

De très nombreuses artères portent en France le nom d’Ernest Renan. 

 

Rue Burnouf

Petite rue du vieux Chablis située entre la rue abbé Duchâtel et la rue Louis Bro.

La famille Burnouf

Trois prénoms différents de la famille Burnouf pourraient prendre place sur la plaque émaillée de la rue Burnouf.

Jean Louis Burnouf

Jean-Louis Burnouf, né le 14 septembre 1775 à Urville dans la Manche et mort le 8 mai 1844 à Paris, est un philologue (spécialiste de l’étude historique, grammaticale et linguistique, etc.  des textes) et traducteur français de classiques grecs et latins.

Fils d’un tisserand pauvre et orphelin de bonne heure, le jeune Jean-Louis Burnouf fit de brillantes études sous les auspices de maitres remarquables. Il a acquit entre autre une connaissance approfondie des meilleurs écrivains de l’antiquité. Son parcours universitaire l’amena comme professeur à l’Ecole normale supérieure et à une chaire au Collège de France.

Par la nature de ses travaux et ses nombreuses traductions d’œuvres antiques, Il a participé à la diffusion des cultures grecques et latines dans l’école française et les milieux universitaires.

Il est le père de l’indianiste Eugène Burnouf.

Eugène Burnouf

Eugène Burnouf, né à Paris le 8 avril 1801 et mort à Paris le 28 mai 1852, est un linguiste et indologue français, fondateur de la Société savante asiatique en 1822 et fils de Jean Louis Burnouf.

Eugène Burnouf étudie à l’Ecole royale des chartes puis se consacre aux langues orientales et suscite un mouvement d’études védiques scientifiques en France. Professeur à l’Ecole normale supérieure et professeur au collège de France, on compte parmi ses anciens élèves Marcellin Berthelot et Ernest Renan.

Eugene Burnouf est considéré comme l’un des plus grands indianistes français et le père des études bouddhiques modernes en Occident.

Une rue porte son nom, la rue Burnouf, dans le 19e arrondissement de Paris.

Eugène Burnouf est le cousin germain d’Emile-Louis Burnouf.

Emile Louis Burnouf

Emile-Louis Burnouf, né à Valognes dans la Manche le 26 aout 1821 et mort à Paris le 15 janvier 1907, est un indologue, sanskriniste et helléniste français, cousin germain d’Eugène Burnouf.

Elève de l’Ecole normale en 1841 et puis élève de l’Ecole française d’Athènes. De 1867 à 1875 il est professeur d’université et directeur de l’Ecole française d’Athènes (fondée en 1846 et toujours active, premier institut étranger établi en Grèce, l’EFA est un centre de recherche en sciences humaines dont la mission est d’étudier l’hellénisme et les espaces géographiques ou il est diffusé).

Emile-Louis Burnouf est l’auteur avec François Etienne de Cheray, d’un dictionnaire sanskrit-français paru en 1863, dont la graphie en devanagari est toujours utilisée par l’Imprimerie nationale. Il a été promu chevalier de la Légion d’honneur en 1867.

Rue Manuel

Petite rue située sur la rive droite du Serein entre l’avenue d’Oberwesel et le quai Paul-Louis Courier.

Nota bene

Plusieurs personnages historiques portant le nom de Manuel peuvent prétendre à l’honneur d’avoir une rue à leur nom. Pierre-Louis Manuel et Jacques-Antoine Manuel sont deux postulants possibles. Nous ignorons si un lien familial les unis.

Pierre-Louis Manuel

Pierre-Louis Manuel est un polygraphe et homme politique français, né le 1er juillet 1751 à Montargis, guillotiné à Paris le 14 novembre 1793. Il est le quatrième député de la Seine à la Convention nationale (Régime politique français et le Parlement qui gouverne la France du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795)

Fils d’une humble famille de marchands de toile, sa mère était originaire de Montargis (Loiret) et son père de Barcelonnette (Alpes de Haute-Provence), vendeur ambulant de passementerie. Destiné à la prêtrise il fait de bonnes études au collège des Barnabites de Montargis puis au grand séminaire de Sens. Tonsuré en 1774, il reste peu de temps dans la congrégation enseignante de la Doctrine Chrétienne et part pour Paris en 1775, renonçant définitivement à la carrière religieuse. Tour à tour, répétiteur et précepteur, il publie quelques ouvrages sous le manteau et se fait colporteur d’ouvrages clandestins.

Mêlé à de sombres histoires de dénonciation et de vente d’ouvrages clandestins, il est écroué à la Bastille de février à avril 1786. Il en gardera un grand ressentiment contre l’administration policière de l’Ancien Régime.

Durant l’été 1789, il participe aux évènements parisiens avec enthousiasme, joue un grand rôle dans les premières émeutes et il est membre de la municipalité provisoire de Paris. Il rentre au club des Jacobins (le plus célèbre des clubs de la Révolution française).

Il participe à de nombreux évènements de la Révolution jusqu’en 1793. Il est le bras droit de Jérôme Pétion de Villeneuve (Maire de Paris de 1791 à 1792). Il escorte en 1792 Louis XVI à la prison du Temple. Il est jusqu’à sa mort en fréquente relation avec le souverain déchu. Il est élu à la Convention nationale comme député de la Seine.

Son attitude envers le roi se modifie ouvertement, il demande que tout défenseur de Louis XVI soit sous la sauvegarde de la loi et que « La Convention nationale ne peut commettre un assassinat. Je demande que Louis XVI soit entendu ». Ses interventions en faveur du roi font croire un moment qu’il est devenu fou. Il est exclu du Club des Jacobins. En dépit de ses positions affichées, il vote la culpabilité du roi comme tous ces collègues. Il vote pour la ratification du jugement peuple pour la détention du roi dans un fort ailleurs qu’à Paris, puis la déportation. Aussitôt que la peine de mort fut prononcée contre le roi Louis XVI, il envoya sa dimension de la Convention.

Il se retire à Montargis, ou il est l’objet d’une tentative d’assassinat en 1793. Retiré de la vie politique. Il est finalement arrêté le 20 aout 1793 à Montargis ou il se tenait caché. Transféré à Paris, il est condamné à la peine de mort par le Tribunal révolutionnaire pour avoir voulu sauver le roi et coupable de conspiration contre la République, il est guillotiné le 24 brumaire an II (14 novembre 1793).

Une rue de Montargis porte le nom de Pierre-Louis Manuel.

Jacques-Antoine Manuel

Jacques-Antoine, né le 10 décembre 1775 près de Barcelonnette (Alpes de Haute-Provence) mort le 20 aout 1827 à Maisons-Laffitte est un avocat et homme politique libéral français.

Jacques-Antoine Manuel est membre d’une famille de magistrats de la vallée de l’Ubaye,  il possède de nombreux frères et sœurs. Malgré de bons résultats scolaires chez les Doctrinaires de Nîmes, il arrête très tôt ses études à l’âge de 14 ans. Apres son service militaire dans l’armée révolutionnaire, il part travailler en Italie comme marchand chez un membre de sa famille. En 1793 il s’engage dans l’armée et fut intégré à l’armée d’Italie. Son courage lui valut de devenir officier. Il participe notamment à la fameuse bataille du Pont d’Arcole (25 au 27 brumaire an V, 15 au 17 novembre 1796) sous le commandement de Bonaparte. Blessé, il rendu à la vie civile.

Il trouva peu après sa vocation en devenant avocat, métier dans lequel il excella. D’abord au tribunal de Digne, dans le département des Basses-Alpes (devenu en 1970, les Alpes de Haute-Provences). Puis en 1798, il est nommé à la Cour d’appel d’Aix-en- Provence ou il se fit une réputation et une petite fortune.

Il s’intéresse à la politique mais sans l’intention d’y participer activement. En 1815, il est élu député des Basses-Alpes, malgré lui, et sans remplir les critères du suffrage censitaire (le suffrage censitaire est le mode du suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil appelé cens. Parfois le cens pour être éligible est fixé à un seuil plus élevé) mais il finit par l’accepter. Cette expérience fut de courte durée, la Chambre ayant été dissoute. Il rencontra des difficultés, étant pour que Napoléon II succède à son père et non Louis XVIII. Il reprit alors son métier d’avocat mais à Paris.

En 1818 Il est réélu député, mais étrangement non des Basses-Alpes mais du Finistère et de Vendée. Il se rallie alors à Louis XVIII mais en tant que libéral. Grand orateur, ses opinions lui valurent beaucoup d’ennemis parmi les députés ultra-royalistes. Réélu député de Vendée en 1820 et 1823 les députés ultra-royalistes demande sont exclusion et fut officiellement expulsé de la Chambre le 27 février 1823. Bravant sa déchéance il revient le lendemain et prononça sa fameuse phrase : « M. le Président, j’ai annoncé hier que je ne céderais qu’à la violence, aujourd’hui je viens tenir ma parole. » On dut faire appel à la gendarmerie pour l’expulser de force.

Il ne fut pas réélu aux élections suivantes et mourut à Maisons-Laffitte, le 20 aout 1827.

Il fut initié franc-maçon à Marseille. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Rue Paul Bert

Rue située entre le boulevard Lamarque et la rue Auxerroise en traversant le parking Saint-Martin.

Paul Bert

Paul Bert, né à Auxerre (Yonne) le 19 octobre 1833 et mort à Hanoï le 11 novembre 1886 (en Indochine, aujourd’hui le Vietnam) est un médecin, physiologiste (spécialiste des sciences biologiques) et homme politique français.

Issu d’un milieu janséniste (doctrine opposée à certaines évolutions de l’Eglise catholique et à l’absolutisme royal). Il étudie le droit, obtenant un doctorat en droit  en 1857. Finalement sous l’influence du zoologiste, Louis Pierre Gratiolet (1815-1865) il s’intéresse à la physiologie, devenant l’un des plus brillants élèves de Claude Bernard (1813-1878). Docteur en médecine en 1864, docteur ès sciences en 1866, professeur de physiologie à Bordeaux en 1866 (ce fut le plus jeune professeur de France) puis à la Sorbonne en 1869, il devient membre de l’Académie des sciences en 1882.

Son œuvre scientifique est associée à la physiologie de la plongée sous-marine et des effets de l’oxygène sur le corps humain. Il travaille également sur les gaz anesthésiants, notamment le protoxyde d’azote.

Son action politique a laissé sa marque dans trois domaines : L’Instruction publique, les cultes et les colonies. Elu député de l’Yonne de 1872 à 1886, il est ministre de l’Instruction publique et des Cultes du gouvernement Gambetta du 14 novembre 1881 au 30 janvier 1882 et le premier résident supérieur au Tonkin (partie septentrionale du Vietnam actuel) et en Annam (centre de l’actuel Vietnam) en 1886.

Paul Bert a été avec Jules Ferry, Marcellin Berthelot et Jean Macé, le promoteur de l’école gratuite, laïque et obligatoire pour les garçons mais aussi les filles. Ministre des Cultes, il se consacre à la lutte contre le cléricalisme. Libre-penseur et positivisme, il oppose la science à la religion.

Il a rédigé de nombreux manuels scolaires aux thèses ethnocentrées (tendance à privilégier le groupe ethnique auquel on appartient et à en faire le seul modèle de  référence) qui semblent racistes aujourd’hui. Il a toutefois corrigé ses thèses lors de son expérience de terrain lorsqu’il en poste au Tonkin. A l’instar, de l’antisémite, il est peut être anachronique de juger des écrits de la fin du XIXe siècle à l’aune des valeurs du XXIe siècle.

Il meurt du cholera à Hanoï à l’âge de 53 ans, sept mois après sa nomination comme résident général du protectorat du Tonkin. Il est inhumé au cimetière Saint-Amâtre d’Auxerre; un grand gisant de bronze de Bartholdi orne sa tombe.

EN 2015, Paul Bert est le 18e personnage le plus célébré au fronton des établissements d’enseignement public avec pas moins de180 écoles, collèges et lycées.

De nombreuses villes ont choisi son nom pour baptiser une de leurs voies. Sa ville natale a donné son nom à un pont ou figure sa statue, et à une rue au centre ville.

Rencontres au Crédit Agricole

Rencontres au Crédit Agricole

Le jeudi 2 Juin notre association, répondant à l’invitation du Crédit Agricole, a pu présenter son historique, son actualité et ses projets. C’est un public de plus de 70 personnes qui a découvert avec un très grand intérêt un diaporama illustrant les richesses du patrimoine historique de Chablis, pour certaines inconnues. Jean-Paul Droin a notamment retracé en images la journée du 15 Juin 1940 qui a vu la destruction d’une grande partie du centre historique de notre ville suite à un bombardement allemand.

La présentation de notre opération tout à fait inédite à Chablis « Les Vitrines du Patrimoine » a retenu toute l’attention du public : de mi-Juin à mi-Septembre 2022, les vitrines des commerces afficheront une évocation en images d’époque des rues et des boutiques telles qu’elles étaient avant le bombardement.

Le Crédit Agricole confirme son soutien moral et financier à notre association, et participe ainsi à sa notoriété et à son dynamisme.

Rencontre Crédit agricole et Chablis, terre d'histoire
La collégiale St-Martin

La collégiale St-Martin

On peut estimer le début de sa construction entre 1160 et 1220.

L’une des premières églises gothiques, inspirée de la première cathédrale gothique de France : la cathédrale de Sens. (Au nord du département de l’Yonne).

Sa construction, commencée par le chœur, fut maintes fois interrompue durant de longues périodes, faute d’argent ou pour faits de guerres. Cependant, elle sut garder tout long de sa construction et de ses restaurations, son style gothique champenois, à l’exception de sa façade ouest qui, suite à un incendie au XVIIe siècle, fut restaurée dans le style de cette époque.

Elle connut plusieurs clochers (quatre) dont celui en forme de dôme (XVIIe), détruit par la foudre, reconstruit à l’identique et démoli en 1852.

Il a été remplacé par celui que l’on connait aujourd’hui, exécuté par l’architecte AME au XIX e siècle.

Notre collégiale fut continuellement en travaux, et ce, jusqu’en mars 2012…

 

L'église-collégiale Saint-Martin , Chablis, Yonne, France
clocher collégiale st martin chablis vue en coupe
clocher collégiale st martin chablis vue en coupe

 

La porte sud est encore de caractère roman.

Son tympan est orné d’une croix fleurdelisée accompagnée de deux animaux symboliques : une colombe et un serpent (pureté et prudence).

Les pentures en fer forgé sont du XIIIe siècle.

Quant aux fers à cheval que l’on retrouve sur les portes d’autres églises dédiées à saint Martin, les historiens ont un avis différent sur l’explication à en donner. Certains les attribuent aux croisés allant en Palestine ; d’autres (J.Duban) à des offrandes pour demander la guérison de leur monture.

Ce qui parait plus vraisemblable car ces fers ont, pour la plupart, appartenu à des animaux atteints d’infirmité et témoigne d’une dévotion envers saint-Martin, patron des cavaliers.

PORTAIL ST MARTIN

La Collégiale Saint-Martin autrefois.

Collégiale Saint-Martin Chablis

La Collégiale Saint-Martin, ses richesses.

Peinture appartenant à l’église de Préhy au XVIe

Peinture appartenant à l’église de Préhy au XVIe

L’adoration des bergers à la crèche. Bassano (XVIe siècle). Ecole vénitienne

« L’adoration des bergers à la crèche. » Bassano (XVIe siècle). École vénitienne

Jean Rathier

Issu d’une très vieille souche de vignerons chablisiens depuis plus de cinq siècles et présente sur la scène politique pendant plus de 100 ans, Jean Antoine Rathier fut aussi connu que son père Jules Rathier, député de Tonnerre de 1871 à 1887. Jules avait fait construire la vaste demeure dans le faubourg de Chablis dans la rue qui porte aujourd’hui son nom.

Né à Chablis le 11 novembre 1859 et après de brillantes études au lycée Rollin puis à la faculté de droit, Jean Rathier fut avocat à la cour d’appel de Paris ; auditeur au Conseil d’Etat ; chef-adjoint au cabinet du ministre des Postes et Télécommunications dans les ministères Freycinet et Goblet ; chargé de mission à Berne, à Berlin pour l’étude de diverses questions postales ; délégué à Bruxelles pour la signature de la première convention téléphonique entre la France et la Belgique. Anti boulangiste, il est élu député de l’Yonne en 1889.

A son programme : Révision de la Constitution, séparation des Eglises et de l’Etat, réforme de l’impôt, maintien des droits des bouilleurs de crus…Il s’inscrit au groupe Républicain-radical, est nommé membre de la commission du budget, secrétaire de la commission des douanes.

Les questions agricoles et viticoles retiennent son attention et il défend des positions protectionnistes. Il est alors conseiller général et président de la fédération des sociétés agricoles et viticoles du Centre et de l’Est.

Sa préoccupation principale était le sort des petits propriétaires vignerons de Basse Bourgogne au milieu desquels il avait vécu.

En 1893, il est réélu député et devient secrétaire de la Chambre à l’âge de 34 ans.

La maladie le surprend et lui enlève la vie le 5 janvier 1895 à Paris à l’âge de 36 ans sans être marié.

Ses obsèques auront lieu à Chablis. Plus de 1.500 personnes dont de très nombreux députés firent le déplacement jusqu’à sa dernière demeure.

Personnages Chablis Rathier Jean député
Les courses vélocipédiques à Chablis

Les courses vélocipédiques à Chablis

A Chablis, à la fin du 19ème siècle, la fête patronale de la Saint-Pierre était très prisée. Les festivités avaient lieu le dimanche et le lundi le plus proche du jour anniversaire du saint, les derniers jours de juin ou les premiers jours de juillet. Le lundi matin était réservé à une messe célébrée exceptionnellement dans l’église Saint-Pierre et l’après-midi consacré à diverses réjouissances au Pâtis pour tous ceux qui n’avaient pas « la gueule de bois » ; la veille ayant souvent été un peu chargée… Les ouvriers vignerons avaient droit traditionnellement à un jour chômé. Cette tradition perdura jusque dans les années 1960. La remise des prix des écoles était un moment particulièrement attendu par les élèves méritants ayant droit, en plus des célèbres livres à la couverture rouge de Robinson Crusoé ou des voyages de Gulliver offerts par la Ville, à des tours gratuits de chevaux de bois, remplacés bien plus tard par les autos-tamponneuses.

L’après-midi du dimanche 2 juillet 1893 fut consacré à quatre courses vélocipédiques, (comme l’on disait alors). Elles étaient organisées par la municipalité.

Les « machines de course » : La première course était réservée aux « machines » munies de « caoutchouc pleins et creux ».  Si les premières ne craignaient pas la crevaison, on pouvait néanmoins douter d’un certain confort, le caleçon de l’époque n’amortissant pas la dureté de la selle sans ressorts de la « machine » …

Les épreuves étaient « courues sur un circuit formé de trois fractions de 600 mètres, formant triangle d’environ 600 mètres chaque fraction ».

Le parcours :  le départ avait lieu au quartier de la Maladière, au pied des vignes des Clos, près du Château Grenouille. La course commençait au carrefour de la route de Maligny,  puis empruntait à gauche la rue de l’Orme (ancienne rue des Tanneries, devenue aujourd’hui l’avenue Jean-Jaurès), longeait le pré de l’Orme (ancien terrain de camping) devenu le Parc de la Liberté. Au pont, tournait à gauche pour emprunter la chaussée Saint-Sébastien devenue par la suite l’avenue de la Maladière (l’avenue d’Oberwesel aujourd’hui), prenait à gauche pour longer la route au bas des vignes des Clos et arrivait enfin au point de départ.

Les prix attribués : Les vainqueurs se voyaient remettre plusieurs prix en argent, en bouteilles de Chablis ou de champagne et même en caisses de biscuits « Duché ».

Les lots en bouteilles de Chablis millésime 1884 prouvaient s’il le fallait encore que ce vin sélectionné vieux de neuf années était toujours reconnu pour sa longue conservation comme le précisait aux moines de Pontigny,  le seigneur le Montréal  en 1186.

courses vélocipédiques affiche 1893 Chablis

Chablis en fête

Chablis en fête

A la fin du 19ème siècle, poussés par leur maire Jules Folliot, (il fut le président du conseil général de l’Yonne), les habitants de Chablis organisaient de grandes réjouissances le jour de la fête patronale de « la Saint-Pierre ». Pendant ces quelques jours de festivités, les vignerons chablisiens oubliaient les ravages du terrible insecte, le phylloxéra qui anéantissait inexorablement depuis quatre ans déjà toutes leurs vignes…

Le dimanche après-midi, la fête battait son plein. De nombreux chars tirés par des chevaux (d’où le nom de cavalcade) étaient pompeusement décorés. Chaque association ou quartier rivalisait d’imagination, d’ingéniosité, et, c’est à qui ferait le plus beau, le plus haut, le plus remarqué.

1 siècle après la Révolution française, la cavalcade du 30 juin 1889 dépassa toutes les autres, en particulier et pour cause, le char de la tour Eiffel, réplique un peu moins haute que celle inaugurée exactement 4 mois plus tôt à Paris sur le Champ de Mars lors de l’exposition universelle. La tour chablisienne dépassait quand même les 20 mètres, un immeuble de six étages ! un seul cheval tirait l’ensemble.

Après avoir emprunté de nombreuses rues de la cité, les chars finissaient leur parcours au Pâtis où le cortège se disloquait près du jeu de paume fréquenté par de nombreux chablisiens.

En soirée, une grande fête avait lieu avec bal, illuminations et une farandole aux flambeaux  animée par les figurants de la cavalcade, revêtus de leurs costumes couronnait le tout.

Deux trains supplémentaires de nuit permettaient à tous les participants de la vallée du Serein de pouvoir faire la fête jusqu’à plus de minuit et pour ne pas « louper le tacot »,  une salve d’artillerie était tirée au Pâtis vingt minutes avant le départ de chaque train ! Malgré ces avertissements, beaucoup sans doute rentraient à pied chez eux « au p’tit jour… »

affiche cavalcade 1889 Chablis

Commentaire sur la photo de la cavalcade en 1889 :

Il n’y avait pas encore le monument aux Morts sur la place.

A l’arrière-plan, derrière les chars, à gauche, on aperçoit la maison du maire Jules Folliot, décorée de nombreux drapeaux tricolores. Au centre, on devine l’ancienne biscuiterie Mottot. On imagine la hauteur et la solidité de la tour Eiffel au nombre des personnes juchées jusqu’à 10 mètres au-dessus du sol. Elle était tirée par un seul cheval, on aperçoit les limons posés sur le sol.

Le char de la musique est au centre. On devine sur le devant du char « Les Enfants de Chablis ». On aperçoit en haut une lyre. Le char byzantin reconnaissable par ses coupoles caractéristiques est à droite. Les charretiers devaient être bien adroits pour faire passer dans les rues parfois pavées, ces imposantes décorations. Quelques années plus tard, la hauteur des chars fut revue à la baisse, les fils électriques et télégraphiques barrant le passage…

Cavalcade Place Lafayette 1889 Chablis

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